31 janvier 2009

Israël, où est ta justice ?

Je lis parfois la Bible et il arrive qu’elle m’interpelle à propos de l’actualité. Aujourd’hui, elle m’interpelle à propos de la crise de Gaza et de ses suites humanitaires. Et puisque nous partageons avec les juifs cet Ancien Testament qui contient notamment la Torah et les prophètes - les textes les plus sacrés du Judaïsme, je me dis que ces textes devraient interpeller aussi ceux-là mêmes qui ont détruit et tué à Gaza, et n’ont pas pris à cœur de réparer les dommages ; plus encore, ceux qui bloquent des convois d’aide humanitaire (samedi 31 janvier 2009, sur Europe 1 : la France a rapatrié une station d’eau potable prévue pour Gaza, bloquée depuis dimanche en Israël. Le ministère français des Affaires étrangères a exprimé son incompréhension face à l’impossibilité d’acheminer cette aide humanitaire et convoqué au ministère l’ambassadeur israélien en France.) Devoir faire la guerre, c’est tragique ; ne pas savoir faire la paix, c’est démoniaque.

Dans la Torah, au troisième livre de Moïse ou Lévitique, on lit : « Tu n’opprimeras pas ton prochain, et tu ne le pilleras pas. » (Deut. 19/13) et trois versets plus loin « Tu ne t’élèveras pas contre la vie de ton prochain. Moi, je suis l’Éternel. Tu ne haïras point ton frère dans ton cœur. Tu ne manqueras pas à reprendre ton prochain, et tu ne porteras pas de péché à cause de lui. Tu ne te vengeras pas, et tu ne garderas pas rancune aux fils de ton peuple ; mais tu aimeras ton prochain comme toi-même. Moi, je suis l’Éternel. »

Le cinquième livre de Moïse ou Deutéronome réaffirme « Tu n’opprimeras pas l’homme à gages affligé et pauvre d’entre tes frères ou d’entre tes étrangers qui sont dans ton pays, dans tes portes. » (Deut., 24 / 14)

Bien entendu, les lois ne sont jamais appliquées ! C’est pourquoi le prophète Esaïe tempête et annonce ce qui attend ceux qui ignorent ces lois. « Malheur à toi qui détruis, et tu n’as pas été détruit, et à toi qui agis perfidement, et on n’a pas agi perfidement envers toi ! Quand tu auras fini de détruire, tu seras détruit ; quand tu auras complété la perfidie, on agira perfidement envers toi. » (Esaïe 33/1) et encore « Voici, leurs vaillants hommes crient au dehors, les messagers de la paix pleurent amèrement. Les routes sont désertes ; le passant sur le chemin a cessé. Il a rompu l’alliance, il a méprisé les villes, il n’a égard à personne. Le pays mène deuil, il languit ; le Liban est honteux, il s’est fané ; le Saron est devenu comme un désert, et Basan et le Carmel se dépouillent. Maintenant, dit l’Éternel, je me lèverai ; maintenant je serai exalté ; maintenant je m’élèverai. Vous concevrez l’herbe sèche, vous enfanterez le chaume : votre colère est un feu qui vous consumera. Et les peuples seront comme la pierre à chaux dans l’ardeur de la fournaise ; comme des épines coupées, ils seront consumés dans le feu. Entendez, vous qui êtes loin, ce que j’ai fait ; et connaissez ma puissance, vous qui êtes près ! » (Esaïe 33 /7-13) Un feu que le prophète associe ensuite aux « flammes éternelles » de l’enfer.

J’arrête là les citations d’Esaïe, qui pourraient être nombreuses, comme celles de Jérémie, d’Ézéchiel, ou d’autres prophètes. Sont-ils venus en vain ?
Quand Israël comprendra t-il cette parole : « votre colère est un feu qui vous consumera. » ?
Pourquoi Israël, qui honore au mémorial de Yad Vashem, les « justes parmi les nations », ceux qui, au prix de leur vie parfois, ont su préserver la vie des enfants d’Israël pendant la Shoah, pourquoi Israël fait-il monter la honte au front de ces justes et de leur descendants ?
Qu’attend Israël pour envoyer des secours ou au moins les laisser passer, pour reconstruire, soigner les innocents, rebâtir les hôpitaux et les écoles frappées à tort ou à raison pendant l’offensive contre Gaza ?

Israël, où est ta justice ?